Orange et Sunrise fusionnent: «Cela va redynamiser le marché»

En fusionnant, Orange Suisse et Sunrise rassemblent leurs forces pour faire face au leader Swisscom avec davantage de vigueur. Mais les deux opérateurs de télécommunications attendent aussi de ce regroupement des économies substantielles en matière de coûts. Swisscom voit le rapprochement d'un bon œil.


L'intégration des deux entreprises permettra des synergies globales de 3,2 milliards de francs, ont indiqué mercredi France Telecom (maison mère d'Orange) et TDC (maison mère danoise de Sunrise). Elle consiste en un rachat par Orange Suisse, basé à Lausanne, de 75% de Sunrise, dont le siège se trouve à Zurich.

Dans le détail, les économies effectuées du côté opérationnel pourraient se monter à 200 millions de francs par an. Les coûts d'intégration cumulés atteindront eux quelque 140 millions.

Ces économies opérationnelles concerneront notamment l'informatique, le marketing et le personnel. Le communiqué ne donne pas de précisions sur ces projets quant à l'avenir des employés.

Les synergies attendues du côté des investissements sont chiffrées à 570 millions de francs entre 2010 et 2015 (déduction faite des coûts d'intégration). A partir de 2015, elles devraient permettre d'économiser quelque 65 millions de francs chaque année.

Un acteur de moins

Pour le client, ce regroupement implique une moindre concurrence sur le marché suisse puisqu'il y aura un acteur de moins. France Telecom et TDC assurent toutefois que les avantages seront nombreux pour les consommateurs, comme une meilleure couverture du réseau de téléphonie mobile ou encore un tissu de succursales plus dense.

La nouvelle entité sera dirigée par Thomas Sieber, actuel patron d'Orange Suisse. Le chef de Sunrise, Christoph Brand, quittera le groupe. Il restera toutefois jusqu'à la finalisation de l'opération, afin de participer au lancement du processus d'intégration.

France Telecom peut racheter le quart restant de Sunrise une année après la transaction. Sinon, TDC peut vendre cette part à un tiers deux ans après la transaction. Enfin, il y a possibilité de faire entrer en bourse la nouvelle entité après trois ans.

Réaction de Swisscom

«Cela va redynamiser le marché» réagit Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom, qui nous avoue n'être pas surpris par l’annonce de fusion de ce mercredi. «C'était dans l'air et on s’y attendait depuis un moment», ajoute-t-il.

Faut-il s'inquiéter d’une augmentation de prix? «Il ne peut y avoir que des bénéfices pour le consommateur du fait qu’il ne reste que deux acteurs conséquents sur le marché de la téléphonie», rassure-t-il.

La réaction d'un partenaire d'Orange

«Cette fusion est très positive», nous a affirmé Ismaël Gensollen, deputy director de la société Finatrade Management SA, principal partenaire de vente business d’Orange. «C’est évidement une bonne opportunité pour nous d’acquérir de nouveaux clients. Ces derniers ont également tout à gagner de cette fusion. La qualité du réseau sera améliorée et il y aura inévitablement une baisse des coûts d’infrastructure, qui se répercutera certainement sur les prix des clients finaux. Mais bien entendu notre objectif ‘satisfaction clientèle’ est et restera notre priorité.»

Actions en hausse

Le titre France Télécom faisait partie des principales hausses de la Bourse de Paris, le marché accueillant positivement l'annonce de la fusion de sa filiale suisse avec celle du groupe danois TDC. A 15h05 mercredi, le titre prenait 1,88% à 17,37 euros.

France Télécom détiendra 75% du capital de la nouvelle entité, moyennant le versement de 1,5 milliard d'euros à son partenaire danois. TDC possèdera les 25% restants, a précisé le groupe français dans un communiqué. France Télécom pourra racheter les 25% détenus par le groupe danois au bout d'un an à compter de la signature de l'accord.

(man/atk/ats)