L'UBS, un an après le sauvetage...
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L'UBS, un an après le sauvetage...
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Le 16 octobre 2008, la Confédération injectait à la surprise générale 6 milliards pour le sauvetage d'une UBS alors au bord du gouffre. Inédite dans son ampleur, l'opération permet alors à la première banque suisse de garder la tête hors de l'eau. Mais les difficultés subsistent.
L'action concertée du Conseil fédéral, de la Banque nationale suisse (BNS) et de la Commission fédérale des banques (CFB) constitue un séisme, tant ces derniers ont répété à l'envi que les principaux établissements helvétiques étaient suffisamment capitalisés. La Confédération débourse 6 milliards de francs dans l'UBS en souscrivant l'intégralité d'une augmentation de capital en obligations convertibles rémunérées à un taux de 12,5%.
Trop importante pour une faillite
La BNS prévoit de reprendre dans un fonds de défaisance créé à cet effet, le StabFund, jusqu'à 60 milliards de dollars (68 milliards de francs) d'actifs toxiques. Toutefois, à l'issue du premier semestre 2009, la banque enferrée dans la crise du crédit et qui vient de présenter une perte record abyssale de plus de 20 milliards de francs en 2008, annonce finalement avoir transféré 38,7 milliards de dollars d'actifs illiquides à la BNS.
Inédit de par son ampleur, le sauvetage de l'UBS mené par le Conseil fédéral reflète le poids du géant bancaire sur l'économie suisse: il est trop grand pour faire faillite, «too big to fail», comme disent les Américains. Le groupe bancaire emploie pas moins de 25'000 personnes en Suisse, finance quelque 70'000 entreprises et détient 20% de l'épargne du pays!
Quelle contrepartie?
La Confédération a renfloué les fonds propres du numéro un suisse. [Keystone]
Contrairement à l'UBS, le Credit Suisse ne veut pas traîner le boulet d'une aide de l'Etat. La deuxième banque helvétique, nettement moins touchée par la crise du crédit que sa voisine, va de son côté recourir à des capitaux du Qatar. Car, avec le plan de sauvetage, les politiciens veulent imposer des règles strictes en matière de salaires, de bonus, de fonds propres, voire pour certains, démembrer l'UBS.
Cet élan réglementaire est en phase avec la colère de l'opinion publique. Pour bon nombre de gens, le sauvetage de l'établissement représente la parfaite illustration de la socialisation des pertes et la privatisation des profits. L'Etat doit effacer les errements de managers à 24 millions de francs de salaire annuel.
Déboires aux USA
Mais l'UBS n'est pas pour autant tirée d'affaire, puisque l'établissement se voit bientôt rattrapé par les conséquences de sa chasse effrénée aux clients fortunés aux Etats-Unis. Les autorités fiscales américaines ont désormais la banque en ligne de mire et ne vont pas tarder à lancer des procédures pénales et civiles contre l'établissement qu'elles accusent de complicité et d'encouragement à la fraude.
Toujours dans le rouge, avec une perte de 1,975 milliard de francs au premier trimestre 2009, l'UBS se doit aussi de retrouver la confiance de ses clients, qui continuent inexorablement de lui retirer leurs fonds. D'autant plus que les autorités américaines font monter la pression sur l'établissement.
Pressions et remaniements
Les sorties nettes de capitaux, qui ont atteint 14,9 milliards de francs entre janvier et mars 2009, après avoir culminé à 85,8 milliards pour les trois derniers mois de 2008, vont se hisser à 39,4 milliards au deuxième trimestre. Dans un tel contexte, les têtes tombent. A commencer par celle du directeur général, Marcel Rohner, dont le départ est annoncé fin février.
Pour lui succéder, le conseil d'administration appelle le très expérimenté Oswald Grübel, qui a auparavant redressé le Credit Suisse. Une semaine plus tard, l'éphémère président du conseil d'administration, Peter Kurer annonce quitter le navire pour la mi-avril, à peine un an après avoir pris la présidence de l'organe de surveillance. L'ex-juriste en chef de l'UBS, dont la crédibilité se trouve entamée dans l'affaire de fraude fiscale aux Etats-Unis, cède son fauteuil présidentiel à l'ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger.
Le 16 octobre 2008, la Confédération injectait à la surprise générale 6 milliards pour le sauvetage d'une UBS alors au bord du gouffre. Inédite dans son ampleur, l'opération permet alors à la première banque suisse de garder la tête hors de l'eau. Mais les difficultés subsistent.
L'action concertée du Conseil fédéral, de la Banque nationale suisse (BNS) et de la Commission fédérale des banques (CFB) constitue un séisme, tant ces derniers ont répété à l'envi que les principaux établissements helvétiques étaient suffisamment capitalisés. La Confédération débourse 6 milliards de francs dans l'UBS en souscrivant l'intégralité d'une augmentation de capital en obligations convertibles rémunérées à un taux de 12,5%.
Trop importante pour une faillite
La BNS prévoit de reprendre dans un fonds de défaisance créé à cet effet, le StabFund, jusqu'à 60 milliards de dollars (68 milliards de francs) d'actifs toxiques. Toutefois, à l'issue du premier semestre 2009, la banque enferrée dans la crise du crédit et qui vient de présenter une perte record abyssale de plus de 20 milliards de francs en 2008, annonce finalement avoir transféré 38,7 milliards de dollars d'actifs illiquides à la BNS.
Inédit de par son ampleur, le sauvetage de l'UBS mené par le Conseil fédéral reflète le poids du géant bancaire sur l'économie suisse: il est trop grand pour faire faillite, «too big to fail», comme disent les Américains. Le groupe bancaire emploie pas moins de 25'000 personnes en Suisse, finance quelque 70'000 entreprises et détient 20% de l'épargne du pays!
Quelle contrepartie?
La Confédération a renfloué les fonds propres du numéro un suisse. [Keystone]
Contrairement à l'UBS, le Credit Suisse ne veut pas traîner le boulet d'une aide de l'Etat. La deuxième banque helvétique, nettement moins touchée par la crise du crédit que sa voisine, va de son côté recourir à des capitaux du Qatar. Car, avec le plan de sauvetage, les politiciens veulent imposer des règles strictes en matière de salaires, de bonus, de fonds propres, voire pour certains, démembrer l'UBS.
Cet élan réglementaire est en phase avec la colère de l'opinion publique. Pour bon nombre de gens, le sauvetage de l'établissement représente la parfaite illustration de la socialisation des pertes et la privatisation des profits. L'Etat doit effacer les errements de managers à 24 millions de francs de salaire annuel.
Déboires aux USA
Mais l'UBS n'est pas pour autant tirée d'affaire, puisque l'établissement se voit bientôt rattrapé par les conséquences de sa chasse effrénée aux clients fortunés aux Etats-Unis. Les autorités fiscales américaines ont désormais la banque en ligne de mire et ne vont pas tarder à lancer des procédures pénales et civiles contre l'établissement qu'elles accusent de complicité et d'encouragement à la fraude.
Toujours dans le rouge, avec une perte de 1,975 milliard de francs au premier trimestre 2009, l'UBS se doit aussi de retrouver la confiance de ses clients, qui continuent inexorablement de lui retirer leurs fonds. D'autant plus que les autorités américaines font monter la pression sur l'établissement.
Pressions et remaniements
Les sorties nettes de capitaux, qui ont atteint 14,9 milliards de francs entre janvier et mars 2009, après avoir culminé à 85,8 milliards pour les trois derniers mois de 2008, vont se hisser à 39,4 milliards au deuxième trimestre. Dans un tel contexte, les têtes tombent. A commencer par celle du directeur général, Marcel Rohner, dont le départ est annoncé fin février.
Pour lui succéder, le conseil d'administration appelle le très expérimenté Oswald Grübel, qui a auparavant redressé le Credit Suisse. Une semaine plus tard, l'éphémère président du conseil d'administration, Peter Kurer annonce quitter le navire pour la mi-avril, à peine un an après avoir pris la présidence de l'organe de surveillance. L'ex-juriste en chef de l'UBS, dont la crédibilité se trouve entamée dans l'affaire de fraude fiscale aux Etats-Unis, cède son fauteuil présidentiel à l'ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger.
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