Sous les panneaux solaires, les plaques d’amiante
Page 1 sur 1
Sous les panneaux solaires, les plaques d’amiante
20 Minutes par Catherine Bex
A Ecublens, Migros Vaud installe des panneaux solaires sur le toit de ses bâtiments. Mais celui-ci est recouvert de plaques d’Eternit, contenant de l’amiante. Comment le géant orange concilie-t-il développement durable et santé?
8500 m2 de panneaux solaires doivent être installés sur le toit des entrepôts de Migros Vaud, à Ecublens. Soit l’équivalent de 8500m2 de plaques fibrociments fortement agglomérées contenant de l’amiante. Cette installation solaire est garantie 25 ans et peut aisément avoir une durée de vie de 40 ans. Pourquoi alors ne pas avoir changé ces plaques avant une telle installation? «Cette alternative ne s’est pas vraiment posée», explique Eliane Fournier, responsable des relations publiques auprès de Migros Vaud. «Romande Energie SA, notre partenaire dans ce projet, ne nous l’a pas demandé.»
Développement durable et santé, est-ce donc conciliable? « Il y a un paradoxe à agir ainsi, certes, et je ne le vis pas de manière optimale. L’idéal aurait été de refaire le toit, mais toutes les mesures ont été prises. C’est moins terrible que de renouveler le contrat de Mühleberg durant 20 ans », estime pour sa part Pascal Affolter, codirecteur de l’entreprise vaudoise Solstis SA, qui gère la pose des panneaux. «L’amiante sous forme de flocons, c’est comme du plutonium. Mais de l’amiante sous forme de plaques, il y en a partout. Vous faites dix mètres sous les toits de Lausanne et vous trouvez des tuiles en Eternit.»
Un ajout, mais pas de rénovation
Selon l’article 5.3 de la directive n°6503 de la Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail : «Lorsque des travaux de transformation ou de réparation sont entrepris, les matériaux contenant de l’amiante doivent être retirés au préalable. Les travaux de moindre importance sur des matériaux contenant de l’amiante peuvent être exécutés si une évaluation du risque montre que le risque lié à ces travaux est faible et si les mesures nécessaires (…) sont appliquées.»
Les travaux effectués à Ecublens ne sont pas considérés comme de la rénovation, mais comme un ajout. Ils ne nécessitent donc pas un assainissement préalable du toit. Lors de la demande de permis de construire, aucune obligation n’est faite de déclarer l’amiante présent. Une pratique qui pourrait changer dans le canton de Vaud. En effet, le Conseil d’Etat a proposé au Grand conseil une modification d’un article de la loi cantonale sur l’aménagement du territoire et les constructions. Tous les immeubles construits avant 1990 devront, pour obtenir un permis de construire, effectuer un diagnostic amiante et proposer, si nécessaire, des solutions pour un assainissement.
Protection du personnel
«Ces plaques d’Eternit sont peu dangereuses, tant qu’on ne les perce pas ou ne les scie pas. Le problème, ce sont les poussières volatiles d’amiante. Il faut éviter de les respirer», précise Steve Steiger, inspecteur des produits chimiques au Service vaudois de l’environnement et de l’énergie.
Bien que le risque zéro n’existe pas, des protections doivent permettre d’éviter des répercussions graves sur la santé des ouvriers. Pour protéger le personnel travaillant en contact avec ces plaques d’Eternit, la SUVA souligne qu’il faut porter un masque à filtre, une combinaison de protection à usage unique et des gants. Il faut de plus arroser la partie percée pour éviter au maximum les poussières et un aspirateur empêchant les particules de se répandre dans l’air. Autant de précautions prises sur le chantier à Ecublens.
L’Institut universitaire romand de santé au travail a pour sa part enregistré des taux inférieurs à 1000 FAR/m3 (FAR=Fibres d'amiante respirables) sur le site. La valeur limite d’exposition à ce minéral a été fixée à 0,01 fibre d’amiante/ml, soit 10 000 fibres d’amiante respirables par m3 d’air, selon le site Forum amiante Suisse.
A Ecublens, les travaux ont commencé à fin septembre et devraient s’achever à la fin de l’année. Romande Energie SA injecte 7 millions de francs dans le projet. Cette centrale sera l’une des plus grandes de Suisse, produisant plus d’un million de kilowattheures, soit la consommation annuelle de 300 ménages.
A Ecublens, Migros Vaud installe des panneaux solaires sur le toit de ses bâtiments. Mais celui-ci est recouvert de plaques d’Eternit, contenant de l’amiante. Comment le géant orange concilie-t-il développement durable et santé?
8500 m2 de panneaux solaires doivent être installés sur le toit des entrepôts de Migros Vaud, à Ecublens. Soit l’équivalent de 8500m2 de plaques fibrociments fortement agglomérées contenant de l’amiante. Cette installation solaire est garantie 25 ans et peut aisément avoir une durée de vie de 40 ans. Pourquoi alors ne pas avoir changé ces plaques avant une telle installation? «Cette alternative ne s’est pas vraiment posée», explique Eliane Fournier, responsable des relations publiques auprès de Migros Vaud. «Romande Energie SA, notre partenaire dans ce projet, ne nous l’a pas demandé.»
Développement durable et santé, est-ce donc conciliable? « Il y a un paradoxe à agir ainsi, certes, et je ne le vis pas de manière optimale. L’idéal aurait été de refaire le toit, mais toutes les mesures ont été prises. C’est moins terrible que de renouveler le contrat de Mühleberg durant 20 ans », estime pour sa part Pascal Affolter, codirecteur de l’entreprise vaudoise Solstis SA, qui gère la pose des panneaux. «L’amiante sous forme de flocons, c’est comme du plutonium. Mais de l’amiante sous forme de plaques, il y en a partout. Vous faites dix mètres sous les toits de Lausanne et vous trouvez des tuiles en Eternit.»
Un ajout, mais pas de rénovation
Selon l’article 5.3 de la directive n°6503 de la Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail : «Lorsque des travaux de transformation ou de réparation sont entrepris, les matériaux contenant de l’amiante doivent être retirés au préalable. Les travaux de moindre importance sur des matériaux contenant de l’amiante peuvent être exécutés si une évaluation du risque montre que le risque lié à ces travaux est faible et si les mesures nécessaires (…) sont appliquées.»
Les travaux effectués à Ecublens ne sont pas considérés comme de la rénovation, mais comme un ajout. Ils ne nécessitent donc pas un assainissement préalable du toit. Lors de la demande de permis de construire, aucune obligation n’est faite de déclarer l’amiante présent. Une pratique qui pourrait changer dans le canton de Vaud. En effet, le Conseil d’Etat a proposé au Grand conseil une modification d’un article de la loi cantonale sur l’aménagement du territoire et les constructions. Tous les immeubles construits avant 1990 devront, pour obtenir un permis de construire, effectuer un diagnostic amiante et proposer, si nécessaire, des solutions pour un assainissement.
Protection du personnel
«Ces plaques d’Eternit sont peu dangereuses, tant qu’on ne les perce pas ou ne les scie pas. Le problème, ce sont les poussières volatiles d’amiante. Il faut éviter de les respirer», précise Steve Steiger, inspecteur des produits chimiques au Service vaudois de l’environnement et de l’énergie.
Bien que le risque zéro n’existe pas, des protections doivent permettre d’éviter des répercussions graves sur la santé des ouvriers. Pour protéger le personnel travaillant en contact avec ces plaques d’Eternit, la SUVA souligne qu’il faut porter un masque à filtre, une combinaison de protection à usage unique et des gants. Il faut de plus arroser la partie percée pour éviter au maximum les poussières et un aspirateur empêchant les particules de se répandre dans l’air. Autant de précautions prises sur le chantier à Ecublens.
L’Institut universitaire romand de santé au travail a pour sa part enregistré des taux inférieurs à 1000 FAR/m3 (FAR=Fibres d'amiante respirables) sur le site. La valeur limite d’exposition à ce minéral a été fixée à 0,01 fibre d’amiante/ml, soit 10 000 fibres d’amiante respirables par m3 d’air, selon le site Forum amiante Suisse.
A Ecublens, les travaux ont commencé à fin septembre et devraient s’achever à la fin de l’année. Romande Energie SA injecte 7 millions de francs dans le projet. Cette centrale sera l’une des plus grandes de Suisse, produisant plus d’un million de kilowattheures, soit la consommation annuelle de 300 ménages.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|