L’Etat de Vaud est-il un employeur sexiste? La justice tranchera
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L’Etat de Vaud est-il un employeur sexiste? La justice tranchera
Lien : Les Quotidiennes
Le syndicat SUD accuse l’Etat de Vaud de discrimination sexuelle envers les nettoyeuses qu’il emploie. Les juges ont demandé l’expertise du Bureau de l’égalité.
«Ce procès, pour moi, c’est l’espoir d’exister. » Carmen Blanco est nettoyeuse pour l’Etat de Vaud. Avec des collègues, elle assistait mardi soir à une audience du Tribunal de prud’hommes contre son employeur(24 heuresd’hier). Car ce personnel – 85% de femmes – ne fait pas partie de la grille salariale Decfo-Sysrem et ne peut progresser. Sexisme, selon le syndicat SUD, qui a lancé une action en justice contre l’Etat en invoquant la discrimination. «Si ce groupe connaît ce sort, c’est parce que ce sont des femmes», accuse la syndicaliste Françoise Emmanuelle Nicolet.
En fait, leur mise à l’écart date d’avant l’introduction d’une nouvelle grille salariale. «Il ne s’est jamais agi d’une fonction», a expliqué devant la Cour le chef du personnel de l’Etat de Vaud, Filip Grund. Elles sont restées hors du périmètre de Decfo-Sysrem, comme les juges ou les procureurs. Une comparaison qui fait bondir le syndicat.
Différent au CHUV
Et pourquoi les nettoyeurs du CHUV sont-ils, eux, intégrés dans Decfo? «C’est un personnel d’hygiène et de propreté», a expliqué leur chef du personnel, aussi appelé à la barre. Dans le cadre hospitalier, ces employés ont une mission spécifique et sont formés. Mais le nettoyage d’un couloir d’hôpital est-il si différent de l’hygiène des toilettes d’une école? s’interroge SUD.
Le syndicat cherche en effet à montrer que le travail des nettoyeuses ne justifie pas de les reléguer à part. Est-ce donc parce qu’elles sont des femmes? Le Tribunal a décidé de demander au Bureau de l’égalité son appréciation. SUD s’en réjouit. «C’est très bien, réagit le président du Conseil d’Etat, Pascal Broulis. On est devant le Tribunal et on l’accepte. Cela permettra de documenter.»
En attendant ce rapport et la suite du procès, des négociations sur le salaire des nettoyeuses se poursuivent avec les syndicats. «Le Conseil d’Etat a beaucoup de respect pour ce métier, se défend Pascal Broulis. Il est prêt à mettre de l’argent pour le revaloriser. » Mais il reste opposé à les intégrer dans Decfo-Sysrem. C’est pourtant ce que demandent les syndicats.
Laure Pingoud | 12-11-2009 | 15:56
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